Remise officielle des batteuses multifonctionnelles et tricycles dans le cadre de la mise en œuvre du projet PISAAF
Filière maïs au Burkina : Trois (03) organisations professionnelles bénéficient de tricycles et de batteuses multifonctionnelles dans le cadre du projet PISAAF financé par le PACTE et mis en œuvre par le cabinet ICDE
Trois organisations professionnelles (OP) évoluant dans la production du maïs au Burkina Faso ont bénéficié au total de 15 tricycles et deux batteuses multifonctionnelles. Il s’agit de la Scoop Djiguiya avec cinq tricycles et une batteuse, la Scoop Sinignassigui avec également cinq tricycles et une batteuse et de l’UPPA Comoé qui bénéficié de cinq tricycles. La remise de matériels a eu lieu le mercredi 22 février 2023 à Bobo-Dioulasso.
Le coût global d’acquisition de ces quinze tricycles et deux batteuses s’élève à plus de 24 924 500 FCFA dont 80% de subvention du Projet d’Agriculture Contractuelle et Transition Ecologique (PACTE) et 20% des bénéficiaires. L’acquisition de ces équipements post récoltes et de matériels de transport au profit de ces OP va permettre de faciliter le transport du maïs des hameaux de cultures vers les centres d’agrégation au niveau départemental, mais aussi de réduire considérablement les pertes post récoltes et livrer du maïs de qualité à AGROSERV Industrie, l’acheteur principal.
La remise de ces matériels s’inscrit dans le cadre du « Projet de développement des chaînes de valeur maïs industriel intégrant systèmes d’agriculture contractuelle, d’agro-écologiques et financiers durables dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades (PISAAF) ». Ce projet fait partir des douze projets de l’appel à projet 1 financés dans le cadre du Projet d’agriculture contractuelle et de la transition écologique (PACTE). Il est mis en œuvre par le cabinet d’Ingénierie et de conseil en développement d’entreprises (cabinet ICDE), en qualité d’opérateur de projet. A en croire le coordinateur dudit projet, Marcel Minoungou, le PISAAF vise à contribuer au développement de la chaine de valeur maïs intégrée et à accroitre les revenus des producteurs par l’agriculture contractuelle, l’intensification des pratiques agro-écologiques et des systèmes financiers durables.
Le projet, de façon spécifique, va favoriser, entre autres, la professionnalisation des acteurs de la chaine de valeur maïs grâce à la modernisation de leurs exploitations et/ou entreprises et un accès durable au financement ; il va permettre d’augmenter la productivité et la production des exploitations de maïs par la diffusion des techniques agro-écologiques intensives y compris la maitrise des techniques post récolte. Par ailleurs, le PISAAF vise à accroitre les revenus des petits producteurs de maïs en facilitant leur accès aux marchés rémunérateurs et structurés de l’industrie dans la logique de l’agriculture contractuelle et assurer un bon suivi-évaluation et une bonne gestion administrative et financière du projet.
Le PISAAF est exécuté dans les Hauts-Bassins et les Cascades et il accompagne sept organisations professionnelles (OP) dans la production et la commercialisation du maïs de qualité. Il s’agit des cinq UPPA de la région des Hauts-Bassins et des Cascades et des deux Scoops (Sinignassigui et Djiguiya). Dans le cadre de ce projet, les OP doivent livrer chaque année 9400 tonnes de maïs à AGROSERV Industrie, pendant trois ans. Pour atteindre ces objectifs du projet, il est donc prévu des acquisitions d’équipements post récoltes et de matériels roulants au profit des OP, afin de faciliter le transport du maïs des hameaux de cultures vers les centres d’agrégation au niveau départemental, mais aussi de réduire considérablement les pertes post récoltes et livrer du maïs de qualité à AGROSERV Industrie.
C’est ainsi que le projet a décidé de subventionner l’acquisition de quinze tricycles et deux batteuses multifonctionnelles au profit de trois OP qui ont pu honorer au moins 50% de leurs engagements contractuels vis-à-vis de l’acheteur. « Ces OP bénéficiaires se sont illustrées à travers leurs taux de livraison du maïs à l’acheteur. Elles ont été performantes commercialement en termes de livraison, c’est pourquoi le projet a décidé de les accompagner avec des égraineuses pour leur faciliter l’égrainage du maïs parce qu’avant, beaucoup le faisait de façon manuelle. Cela détériorait la qualité du maïs. Le fait de stocker pendant longtemps le maïs avant d’égrainer, cela détériore la qualité surtout le problème de l’aflatoxine », a expliqué Marcel Minoungou.
Selon lui, ces équipements viennent booster le niveau de collecte pour permettre aux agriculteurs d’honorer leur engagement contractuel avec l’acheteur Agroserv. Il a expliqué que le projet PISAAF a démarré en 2020 et prend fin en juin 2023. C’est un projet financé à hauteur de 1,2 milliards de FCFA sur cofinancement des bénéficiaires finaux dont la subvention PACTE s’élève 656 millions F CFA. Les acteurs financiers sont principalement l’Agence française de développement (AFD),l’UE, le KFW ainsi que l’Etat Burkinabé qui apporte également son appui financier. Le coordonnateur du projet a ainsi souhaité que les bénéficiaires fassent bon usage des matériels acquis. « Ce sont des biens communs qui doivent être bien gérés pour l’intérêt commun des producteurs. Il ne faudrait pas que quelques élus s’accaparent de ces équipements comme si c’était un bien personnel. On aimerait que ces équipements puissent renforcer leurs capacités, afin qu’elles puissent mieux honorer leur engagement contractuel avec l’acheteur », a-t-il souhaité.
Mamadou Sanfo, chargé du guichet deux au PACTE, a expliqué que le projet PACTE est financé à hauteur de 40 milliards de FCFA et intervient dans onze régions du pays. Ce projet, dit-il, est basé sur la professionnalisation des acteurs, notamment des vendeurs et acheteurs. C’est un projet qui favorise la contractualisation entre les producteurs et les agro-industries. Selon lui, ces matériels vont faciliter le transport des produits agricoles qui seront contractualisés avec l’acheteur qui est Agroserv. « Les tricycles remis aux OP, c’est pour permettre de faciliter le regroupement des produits dans un délai conforme au planning de livraison et les égraineuses, c’est pour permettre aux producteurs de respecter les exigences de qualité », a-t-il indiqué.
Les bénéficiaires saluent l’initiative du projet et souhaitent un PISAAF 2
Ce sont des producteurs qui repartent chez eux tout joyeux, après avoir reçu leurs matériels. Un geste qui vient à point nommé car, selon eux, le besoin se faisait sentir sur le terrain. Siakoum Ouattara est le président de l’UPPA Comoé. Il a pris la parole au nom de tous les bénéficiaires pour saluer cette initiative qui, selon lui, est la bienvenue. « Ces tricycles vont apporter un plus dans nos activités. Avant, pour transporter nos productions, c’était un véritable problème. Avec l’acquisition de ces tricycles, cela va faciliter le travail. C’est donc une joie qui nous anime aujourd’hui et nous adressons notre gratitude à tous les acteurs qui ont contribué à l’acquisition de ces engins », s’est-il réjouit. Au nom de tous les bénéficiaires, il prend l’engagement de faire bon usage de ces tricycles.
Même son de cloche du côté de l’acheteur principal, Ali Ouédraogo, responsable du service agricole d’Agroserv Industrie. Une entreprise qui s’est engagée à s’approvisionner sur la base d’une agriculture contractuelle. Pour Ali Ouédraogo, le plus grand bénéficiaire de ces matériels demeure Agroserv Industrie dans la mesure où ces matériels vont être utilisés pour améliorer un tant soit peu la qualité et la quantité du maïs. « Les matériels vont permettre d’améliorer la qualité du maïs pour Agroserv Industrie », a-t-il souligné. Il ne manque pas d’adresser aussi des remerciements aux acteurs du projet et souhaite longue vie à ICDE.
Il a par ailleurs rappelé que depuis le début du projet, le PACTE et son partenaire ICDE ne cessent de les accompagner sur les plans équipements et renforcements de capacités. Toute chose qui a permis à sa société Agroserv Industrie « de tenir bon ». Cette cérémonie de remise de matériels a connu la présence de Zara Barry/Ilboudo, représentant du directeur régional en charge de l’agriculture des Hauts-Bassins. Pour sa part, elle a apprécié positivement le geste. Elle reste convaincue que ce geste va permettre aux producteurs d’augmenter leur superficie de production mais aussi d’améliorer la qualité de leurs productions. Cela va augmenter également les revenus des producteurs. Au nom de son directeur, elle a remercié les acteurs du projet pour « cette initiative salutaire ». Tout en félicitant les bénéficiaires, la représentante du directeur régional en charge de l’agriculture les a invités à faire un bon usage des matériels mis à leur disposition. Chaque OP a reçu son lot de matériels avec les documents de mise en circulation.
Romuald Dofini
Lefaso.net